Scenarios de viol et depreciation des femmes: le sexisme pourrit les jeux de role

Scenarios de viol et depreciation des femmes: le sexisme pourrit les jeux de role

Isolement lors des parties, hyper-sexualisation des personnages feminins, banalisation du viol au sein des scenarios. Voila a quoi sont confrontees diverses joueuses de jeu de role.

Temps de lecture: 7 min

«Nous etions a toutes les prises avec des malfrats. J’etais la seule cousine du groupe, ainsi, j’ai fini a terre, avec un type occupe i  commencer a me deshabiller.» Tamara reste une roliste de 29 ans. La scene qu’elle decrit s’est deroulee lors de la part de jeu de role. Dans ces jeux, chaque joueur ou joueuse incarne 1 personnage. Imaginez que vous etes le protagoniste de la intrigue racontee via un narrateur, le maitre du jeu. A voix haute, vous decrivez ces actions, vous dialoguez au milieu des autres personnages –les autres joueurs et joueuses– et vous faites avancer l’histoire dans le sens que vous voulez. Sauf que pour des joueuses comme Tamara, leurs histoires incluent souvent des viols, des tentatives de viols, des agressions sexuelles.

Banalisation du viol

Marion a 15 annees quand elle devient roliste. Avec des amis –tous masculins– ils decident de faire une partie de Chtulhu: le scenario se passe dans les annees 1920, ils menent une enquete sur des faits mysterieux. L’ambiance tres noire, lugubre, ainsi, le surnaturel pourra apparaitre a tout moment. Le but, en general, c’est de se Realiser peur entre copains. Marion a fini en pleurs. Mais nullement du fait des monstres du jeu. «J’ai fini via fondre en larmes, parce que notre personnage allait se faire violer. J’ai refuse categoriquement, mais les autres joueurs me disaient “c’est Chtulhu, on voit toujours d’une violence, ou Plusieurs morts”. Mais c’est tres different de jouer un personnage gravement blesse, que de se retrouver a incarner une femme qui vient d’etre violee.» Apres un long moment d’argumentation, elle a fini via obtenir gain de cause.

«On envoyait notre personnage montrer ses seins pour obtenir des precisions. En fait, j’endossais tres vite le role d’une prostituee, que je le veuille ou non.»

«La banalisation du viol est reguliere. Il est traite avec autant de consideration qu’un vol a l’etalage. C’est souvent en mode “on s’en fout, c’est qu’un jeu, on fera ce qu’on souhaite, donc je viole la fermiere et ses deux filles”», raconte Moira, meneuse de jeu. Et lorsqu’il ne vise gui?re les joueuses en particulier, il va toucher les personnages feminins secondaires –ceux qui ne sont pas incarnes via des joueurs. Amandine se souvient de cette part, ou, apres avoir interroge une vieille dame, un des joueurs autour de la table a lache 1 «bon elle sert a pas grand chose, on la viole».

Ces manifestations de sexisme dans la narration n’ont pas surpris Come Martin et Eugenie Bidet, membres du collectif Et pourtant elles jouent, un blog qui publie des temoignages de joueuses racontant le sexisme du jeu de role. «Il n’y a aucun raison que le sexisme soit pire ou moindre dans le jeu de role que au reste une societe. Pourtant, il est interessant de avouer que le sexisme y prend certaines formes qui sont propres a cette culture cela media. On voit sa culture geek majoritairement a destination des hommes heterosexuels, avec des personnages feminins coinces entre la soigneuse et la seductrice, la misogynie des univers medivaux-fantastiques sous pretexte de realisme, le viol des personnages feminins tel ressort narratif attractif.»

Des personnages feminins dedies a toutes les soins ou aux charmes, Sylvie a subi les 2: «Dans une part ou je jouais une infirmiere, nos autres joueurs ont tous choisi qu’ils m’imagineraient en infirmiere sexy, meme si ce n’etait pas la description que j’en avais faite.» Marion aussi se souvient de votre sexualisation constante. «On envoyait notre personnage montrer ses seins pour obtenir des renseignements. En fait, j’endossais tres vite le role de la prostituee, que je le veuille ou non.» Alors cette dernii?re a developpe des strategies. «J’ai change, Afin de nos rendre moins sexualisable. J’ai joue des enfants, ou des femmes tres tres musclees, car votre n’etait gui?re considere comme sexy par nos autres joueurs.» Toutes ne trouvent aucune solutions. Diraen a 37 ans, ainsi, si elle a i  chaque fois pu jouer sans stress, votre n’est jamais l’eventualite des amies rolistes. «Certaines ont aussi abandonne l’idee de jouer des personnages feminins», a force blackpeoplemeet d’etre sexualisees, humiliees, ou de subir des reflexions genantes.

La «copine du roliste»

Et puis du sexisme present au sein des scenarios, les joueuses doivent quelquefois faire face a celui de leurs partenaires de jeu. Une roliste raconte une de ses pires parties, ou elle etait la seule cherie. «Je n’arrivais gui?re a en placer une. Chaque fois que j’essayais de participer a une discussion au coeur du groupe, j’etais mise a l’ecart, chacune de les idees est rejetee en bloc. Je n’etais qu’une figurante.» De colere, elle a quitte la table. Alors evidemment, ces experiences changent selon ou et avec qui on a: en famille, en club, ou lors de convention –l’equivalent roliste tout d’un festival de musique. «Certains cadres paraissent moins “safe” que d’autres, pour diverses raisons», explique Coralie David, editrice de livres de jeu de role. «En conventions, on joue avec des personnes qu’on ne connait gui?re, on ne sait jamais comment ils vont pouvoir se comporter. En club, il peut y avoir des jeux de pouvoir qui ont la possibilite de depasser des bornes, couple a un effet de groupe de mecs. On a eu des echos de bizutages qui consistait au viol du personnage dans une part.» Cette ambiance pousse quelques joueuses a designer scrupuleusement leurs partenaires de jeu. «D’autres choisissent d’arreter de jouer apres un demenagement pourquoi pas, car elles ne retrouvent pas de cadre sur», deplore l’editrice.

Des participants et participantes au jeu de role «La conquete de Mythodee» pres de Brokeloh, en Allemagne, le 2 aout 2018. | Peter Steffen / DPA / AFP

Pour d’autres, le sexisme passe par une remise en question de leur capacites a jouer. Axelle Bouet, roliste, blogueuse et autrice de jeu de role l’explique ainsi: «Le joueur de jeu de role moyen a tendance a voir des joueuses comme des “copines de rolistes”, comme si elles ne pouvaient gui?re jouer de leur propre chef. Et le pire, c’est si l’on annonce qu’on est meneuse de jeu. J’ai reponse est souvent un “pardon?” incredule, suivit tout d’un interrogatoire sur les connaissances des regles. Chose qui n’arrive pas a votre homme.» Moira, jeune soeur trans, a egalement constate cette remise en cause de l’ensemble de ses connaissances de meneuse de jeu. «Tant que j’etais percue tel votre homme, je me sentais parmi faire mes pairs. Neanmoins, maintenant, a mois d’etre a une table majoritairement constituee de dames, J’me sens comme une anomalie dans un milieu traditionnellement masculin.» Ces manifestations ne semblent jamais bien particuliers au monde roliste, mais Il semble d’autant plus notable que nos joueuses y sont bien en minorite numerique.

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